Avec Romain Daviere, Marine Ferrand, Christopher Magiron
Texte et Mise en scène : Philippe Bardin
Musique : Jean-Emmanuel Breton
Le Crépuscule des Branchés est la dix-neuvième pièce de la Troupe du Marquis Capricieux (voir liste).
Le Début
Nous sommes en 1983. Julien de Saint-Cerrans est le propriétaire de « l’Empire », le temple des nightclubbers parisiens. Epuisé par des années de nuits blanches, il a décidé de vendre sa discothèque et avant sa fermeture définitive, il organise une grande fête costumée à laquelle n’ont été conviés que ses amis et ses plus fidèles clients. Les réjouissances battent leur plein quand il doit brusquement quitter ses convives car la petite-amie d’un grand photographe de mode menace par son comportement enragé de saper l’atmosphère festive de la soirée. Julien conduit la jeune femme dans un salon privé pour qu’elle recouvre ses esprits. Entre les deux personnages, la complicité naît peu à peu malgré tout ce qui les sépare. Julien de Saint-Cerrans appartient à la meilleure société et il est devenu en quelques années l’une des figures incontournables de la nuit parisienne. La jeune femme s’appelle Chantal, elle est stripteaseuse à Pigalle. Le dialogue prend une tournure inattendue quand Chantal n’hésite pas à faire une proposition hardie à son partenaire. Julien semble tent2 de répondre favorablement à sa nouvelle amie mais l’arrivée soudaine d’un invité surprise met un terme à l’entretien. L’importun, c’est Henri, un ami d’enfance de Julien avec qui il s’était fâché. Henri est désespéré : il prétend être poursuivi par des tueurs à la suite d’une petite escroquerie qui a mal tourné…
Le Sujet
Ils sont trois : Chantal, une stripteaseuse au franc parler ; Julien, un aristocrate, membre éminent du Gotha mondain ; Henri, un producteur de cinéma sans le sou. Lors d’une fête costumée, ils se retrouvent toute la nuit enfermés dans un salon privé de la boîte la plus branchée de Paris. La raison ? Ils sont séquestrés par un redoutable gangster qui veut se venger d’un mauvais tour que lui a joué Henri.
Chantal, Julien, Henri, et leur gangster vont vivre une drôle de nuit. Chacun à sa manière va connaître l’amour et s’en trouvera définitivement métamorphosé. Mais pour conquérir l’être aimé, chacun devra aussi dévoiler aux autres son véritable visage, bien différent de l’image donnée en société. C’est ainsi que les révélations et les coups de théâtre se succèdent mettant à mal les certitudes et les préjugés des uns et des autres.
Le Contexte
Le Crépuscule des Branchés évoque le début des années quatre-vingt, une période où l’extravagance et la fantaisie étaient les maîtres mots du savoir-vivre en discothèque, une période où les identités et les apparences se jouaient les unes des autres jusqu’au vertige comme dans le théâtre baroque de la première moitié du XVIIe siècle. Sur la piste de danse, on pouvait voir se mêler travestis et militaires, écrivains et ouvriers, artistes et banquiers pour des sarabandes endiablées jusqu’au petit matin. Mais en 1983, la fête est bientôt finie. Le sida ne tardera pas à vider les night-clubs et autres lieux de plaisirs. Le 10 juin, disparaît Fabrice Emaer, le fondateur du Palace, le temple du disco où furent organisées les fêtes les plus flamboyantes du XXe siècle. Notre comédie rend hommage à ces personnalités du monde de la nuit, illustres ou obscures, qui firent de ces années 1978-1983, une parenthèse enchantée.