L'UNION Publié le mardi 19 juin 2012 à 11H00
Théâtre / Quels éclats de rire !
Diane et les chasseurs.
On peut passer du rire aux larmes, mais ce soir, ce sont des
larmes de joie, énorme, qui inondaient les yeux. Les élèves de
l'accompagnement éducatif du théâtre du collège Froëlicher, à Sissonne
ont eu don de faire rire aux éclats une salle de deux cents personnes.
(...) Diane et
les Chasseurs, de Philippe Bardin, était interprétée par des collégiens,
sous la direction de leurs professeurs, notamment M. Parmentier, mais
aussi ses nombreux collaborateurs, qui ne déméritent absolument pas.
La tragédie devient farce
« C'est l'histoire d'Actéon, le chasseur le plus intrépide de la Grèce.
Parti avec ses compagnons à la poursuite de l'ours de la forêt, il
s'endort, fourbu, au bord d'un étang. Dans ces eaux cristallines, la
très belle et très chaste Diane aime à se baigner avec ses sœurs les
Nymphes. Mais malheur au mortel qui ose lever les yeux sur la nudité de
Diane… »
Dans un univers en perpétuelle métamorphose, les esprits semblent
voyager de formes en formes, les limites s'effacent, les identités se
brouillent. Les hommes deviennent tour à tour chiens ou grenouilles,
vent ou rivière, les arbres ont de longues jambes de femmes.
(...)
On repense à « Couillette », ou le fameux « Tarzan » cherchant sa « Jane », dans des éclats de rire incontrôlables.
Quand la tragédie devient une farce. Ce soir, la farce en a égosillé
plus d'un. Certes, à la fureur des hommes répond la barbarie des Dieux
et de la Nature. Même la simple colombe en deviendrait féroce.
Si tout ne se termine pas dans un bain de sang, c'est que les hommes
sont dotés de la grande qualité que les Dieux n'ont pas : la faiblesse.
Diane, sur ce fait, n'avait plus qu'à se taire.
(...) L'amour dominait la
séance, comme une vague venant s'échouer sur une plage de certitudes.
Les jeunes, ce soir, dans des costumes adaptés parfaitement à la pièce,
ont su montrer un véritable talent.
On pourra dire qu'ils ont travaillé, et même très bien. Le résultat s'en
faisait sentir, sous des applaudissements nourris, qu'ils méritaient à
l'unanimité.
On frappait si fort dans les mains que même le cœur trahissait
l'émotion. Un bonheur sans partage, pour une standing-ovation venant
baisser le rideau.