vendredi 26 décembre 2008

mercredi 3 décembre 2008

Joseph

mardi 25 novembre 2008

Voici comment James Barrie raconte le début de l’histoire de Peter Pan, l’enfant qui ne pouvait pas grandir :
"Mais, soyez-en assurés, Peter avait beau prendre son temps pour revenir auprès de sa mère, il en avait pourtant la ferme intention. La meilleure preuve de ceci était sa prudence à l'égard des fées. Elles étaient très anxieuses, car elles souhaitaient qu'il restât dans les Jardins afin de leur jouer de la musique. Elles essayaient donc de lui extorquer le souhait qui lui restait en faisant ce genre de remarques : « Je souhaite que l'herbe ne soit pas si mouillée. » Quelquefois, elles dansaient à contretemps dans l'espoir qu'il s'écrierait : « Je souhaite que vous dansiez en mesure. » Alors, elles auraient pu lui dire qu'il venait d'énoncer son second voeu. Mais il fit échouer leurs manoeuvres. Bien qu'à plusieurs reprises il commençât par ces mots : « Je souhaite que. », il s'arrêta toujours à temps. Alors, finalement, il leur dit courageusement : « Je souhaite maintenant revenir auprès de ma mère, maintenant et pour toujours. » Elles durent lui chatouiller les épaules et le laisser partir. Il se précipita enfin car il avait rêvé que sa mère pleurait. Il connaissait la cause de ses pleurs et un câlin de son merveilleux Peter lui rendrait rapidement le sourire. Oh, il était si sûr de lui ! Il était si désireux de se nicher dans ses bras que, cette fois-ci, il vola tout droit jusqu'à la fenêtre, qui était toujours ouverte pour lui. Mais la fenêtre était fermée et il y avait des barreaux et, à travers eux, il vit sa mère qui dormait paisiblement, les bras enlacés autour d'un autre petit garçon. Peter cria : « Mère ! Mère ! » Mais elle ne l'entendit pas. En vain, il frappa avec ses petits bras contre les barreaux en fer. Il dut retourner en pleurant aux Jardins et il ne revit jamais plus son adorée. Quel glorieux enfant avait-il eu l'intention d'être pour elle ! Ah, Peter, nous qui avons commis de grandes erreurs, comme nous agirions différemment si nous avions une seconde chance ! Mais Salomon avait raison : il n'y a pas de seconde chance, pas de seconde chance pour la plupart d'entre nous. Quand nous atteignons la fenêtre, l'Heure de la Fermeture a sonné. Les barreaux en fer sont mis pour la vie. "
Le Petit Oiseau Blanc James Mattew Barrie
(traduction : Céline Albin-Faivre http://www.sirjmbarrie.com/)